Les manipulateurs Suite 2° partie « Qu’est-ce qui nous rend manipulables ? »

 Qu’est-ce qui nous rend manipulables ?

 

Manipulateur

 

Un certain nombre de traits nous désigne comme des proies potentielles aux yeux  des manipulateurs. J’utilise le terme de manipulateur au masculin, mais il est bien entendu qu’il existe des manipulatrices qui ont des caractères très proches de leurs homologues masculins.

La manipulation est en fait un moyen par lequel une personne va obtenir de vous quelque chose que vous ne lui auriez pas donné si cela avait été demandé normalement. C’est donc une forme d’escroquerie psychologique, car la relation sera biaisée dès le départ.

 

 

 

Le jeu psychologique : le terrain de jeu favori des manipulateurs

 

triangle de karpmanLe jeu psychologique est une forme de relation mise en œuvre pour manipuler la personne dont on souhaite obtenir quelque chose. Ce jeu relationnel est en forme de triangle, même s’il n’y a que deux protagonistes ; en effet même si chaque personne a son rôle de prédilection,  elle va prendre alternativement les autres positions du triangle.

Ces jeux psychologiques ont été merveilleusement illustrés dans le film de Gérard Jugnot « Oui, mais » ; ce triangle (dit de Karpman) est dramatique, car personne n’en sort jamais gagnant hormis le manipulateurs qui vous a entrainé dans ce labyrinthe psychologique dans le seul but de vous faire perdre vos repères.

Tous les manipulateurs sont de grands adeptes des jeux psychologiques et ils y excellent.  Mais attention, toutes les victimes chroniques, les sauveurs, et même les persécuteurs ne sont pas forcément des manipulateurs mais des personnes qui utilisent la manipulation faute d’avoir appris dès leur plus jeune âge à communiquer écologiquement.

D’après mes observations, il y a généralement une différence de stratégies entre les manipulateurs masculins et leurs homologues féminines.

Une  manipulatrice se positionnera plus facilement dans le rôle d’une victime cherchant un sauveur, et cela flattera  le chevalier qui dort dans chaque homme d’avoir une princesse à délivrer.

Un manipulateur se positionnera soit en sauveur, soit en victime, soit alternera les deux positions, en fonction des caractéristiques de la personne qu’il souhaite séduire et de ce qu’il souhaite obtenir.

Mais ces positions de sauveur ou de victime ne sont que très temporaires pour ancrer l’emprise chez leur victime désignée.

En effet le rôle de sauveur va permettre au manipulateur de faire sentir à sa victime son incompétence à faire seule un certain nombre de choses et il pourra ensuite facilement lui reprocher le fait que sans lui, cette personne courrait les plus grands dangers compte tenu de son inaptitude à gérer les problèmes financiers, administratifs professionnels ou autre…

Quant à la victime manipulatrice, elle va devenir de plus en plus exigeante, accusant son partenaire de ne pas faire preuve de bonne volonté pour l’aider et va rapidement persécuter son sauveur en lui donnant de plus en plus de contraintes à mettre en œuvre le plus rapidement sous peine de passer pour le pire des persécuteurs, ce qui est tout bonnement insupportable aux yeux d’un sauveur qui va redoubler d’énergie à essayer de satisfaire la victime.

Que vous soyez face à un vrai manipulateur ou à une personne ne sachant fonctionner avec écologie vis-à-vis de son environnement, accepter de rentrer dans le triangle, revient à entretenir des relations de dépendance pour la victime et de co-dépendance pour le sauveur et le persécuteur qui ont besoin de leur lot de victimes pour justifier leur existence. Il n’est jamais question d’amour ou d’amitié mais bien d’une relation de dépendance réciproque.

 

Victime, sauveur, persécuteur quelle est votre position favorite, et celles des personnes de votre entourage ?

 

En général, cette position favorite n’est pas le fruit d’un raisonnement d’adulte, mais elle a été construite dès l’enfance, elle répond à un conditionnement lié aux interactions avec ses éducateurs les plus proches (en général ses parents, mais ça peut être éventuellement ses grands-parents, ou une autre personne très présente durant son enfance).

 

La victime

Ainsi un jeune enfant va très vite comprendre qu’il peut obtenir plus facilement l’intérêt de ses parents, s’il exprime de la tristesse ou de la douleur ; il risque donc d’adopter très tôt un comportement de victime.

La victime ressent de l’impuissance à se sortir des situations les plus banales et elle a besoin d’un sauveur qui va l’aider à faire ce qu’elle ne se sent pas capable de faire seule et ce qu’elle ne s’autorise pas à faire seule. Cependant la victime ayant abandonné toute puissance personnelle va attirer des sauveurs mais aussi des persécuteurs.

Pour sortir de ce rôle, il est important :

–          de poser ses propres limites par rapport aux autres.

–          de poser seule des actions en acceptant de se tromper et d’apprendre de ses erreurs.

 

Le sauveur

Un autre enfant se rendra compte que s’il fait plaisir à ses parents en les aidant, il obtient plus de gratifications de leur part ; il va donc très tôt se positionner en personne ressource et jouer  au sauveur.

Un sauveur va voler au secours de toute personne semblant avoir besoin d’aide et notamment toutes les personnes qui vont émettre une plainte (victime) et va hésiter à répondre non à une demande, même celle qui va l’embarrasser.

Pour sortir de ce rôle et éviter de voler au secours d’une victime qui n’a que faire de vos solutions, il est important de poser la question « En quoi pourrais-je vous aider concrètement ? » ; cela permet dans le meilleur des cas de transformer la plainte en une demande précise. Dans les autres cas, le sauveur se rendra compte que la victime n’a pas de demande elle souhaite juste se plaindre. Et après il est important pour lui de se poser quelques questions avant de répondre à la demande :

–          En quoi est-ce utile pour lui de répondre oui ?

–          A-t-il les moyens (en énergie, en temps, en argent …) de répondre oui ?

–          A-t-il envie de répondre oui au plus profond de lui ?

S’il répond non à une seule de ces questions, il serait bon pour lui de poser ses limites et de refuser en expliquant à quoi il dit non, par exemple : désolé, je ne suis vraiment pas disponible dimanche pour t’aider à déménager, par contre je dispose de 2 heures samedi matin, si tu as besoin d’un coup de main pour faire quelques cartons.

 

Le persécuteur

Certains enfants comprennent que s’ils rendent suffisamment la vie impossible à leurs parents, ceux-ci vont céder à leurs demandes, ils vont donc prendre le rôle du persécuteur. Ils donnent généralement l’impression d’être sûr d’eux, mais ne vous y fiez pas, ils ont quelques sérieuses failles dans leur estime d’eux-mêmes et ont besoin de dévaloriser leur entourage pour rehausser leur propre estime. Dans cette catégorie, vont se retrouver la quasi-totalité des personnalités toxiques définies dans la 1° partie.

Pour sortir du triangle, le persécuteur doit accepter de ne plus jouer au jeu de la comparaison et de plus être le meilleur.

 

Il est à remarquer que quelle que soit la position choisie, chaque personnage du triangle a un problème avec son estime de soi :

–          la victime ne se sent pas capable de poser des actions seule,

–          le sauveur a besoin de se prouver à lui-même et aux autres, son utilité en les aidant,

–          et le persécuteur a besoin de se prouver qu’il est meilleur que les autres

 

Qu’est ce qui nous rend manipulables ?

 

La première des raisons qui rend tout personne susceptible d’être manipulable, est une ou plusieurs failles dans son estime de soi. Cela ne veut pas dire que la personne a forcément une basse estime d’elle-même, non elle peut avoir une simple faille, par exemple le besoin d’être rassurée que ce qu’elle fait est juste ou intéressant ….

Dans un premier temps le manipulateur va souffler le chaud, il va la rassurer et la personne se sentira pousser des ailes, mais progressivement la source de compliments va non seulement tarir, mais le manipulateur qui connait les points faibles, va agiter le couteau dans la plaie.

Tout comme dans la métaphore de la grenouille que l’on met dans une casserole d’eau froide posée sur un feu, celle-ci ne va pas se rendre compte du danger, car l’eau va passer de froide à tiède puis à chaude et quand l’eau deviendra vraiment très chaude et que la grenouille se rendra compte du danger, elle n’aura plus la force de sortir de la casserole, et mourra cuite. Alors que si on met une grenouille identique dans une eau à une température à la limite du supportable, elle va sauter très rapidement hors de la casserole pour s’échapper. Le manipulateur très intuitif va savoir jusqu’où il va pouvoir aller sans risquer de voir sa victime lui échapper et ceci est d’autant plus vrai quand on a affaire a un  pervers-narcissique et à un narcissique-parano. S’il est allé un peu loin, et que sa victime menace de s’échapper, il va souffler le chaud permettant à sa victime de croire qu’elle a enfin retrouvé la personne qu’elle a connue quelques mois ou quelques années avant, et l’emprise se referme à nouveau sur elle.  Nous avons tous envie de croire au prince charmant ou à la douce princesse et quand il (elle) se présente avec son masque, nous tombons d’autant plus facilement dans le panneau, que notre manipulateur aura actionné au préalable le bouton culpabilisation.

 

Enfin je me représente chaque personne comme ayant de gros boutons présents sur le devant de son corps. Les personnes normales ne les distinguent pas d’emblée, mais un manipulateur, si ! Il va savoir quel masque mettre et sur quel bouton appuyer pour :

–          nous séduire

–          nous amener à agir pour lui

–          nous faire réagir en sa faveur

Sur ces boutons il est marqué au choix selon les personnes :

90 % d’entre nous  sont manipulables car ils possèdent  un ou plusieurs de ces boutons servant à la manipulation ; et sur chaque bouton,  il est inscrit une de ses failles :

–          je suis culpabilisable

–          je suis perfectionniste

–          je suis un(e) rebelle

–          je manque de confiance en moi

–          je peux me dévaloriser

–          je suis très empathique

–          je ne sais pas dire non

–          j’ai peur de l’abandon

–          j’oublie mes propres besoins pour répondre à ceux des autres

–          je suis vulnérable au chantage affectif

–          je suis très sensible au regard des autres

–          je me sens fragile face à l’autorité

–           ….

 

Le manipulateur va utiliser pêle-mêle nos valeurs et nos failles pour nous manipuler. La façon de se vacciner contre toute forme de manipulation est :

–          De se mettre à l’écoute de son propre ressenti et de se faire confiance

–          De poser ses propres limites et de n’accepter sous aucun prétexte de les laisser franchir quitte à être traité(e) de coincé(e)

–          De s’affirmer et de se respecter dans ses choix et ses valeurs

Un travail sur les piliers de l’estime de soi (confiance en soi, amour de soi, image de soi) s’avère particulièrement important pour éviter toute prise aux manipulateurs.  

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2 thoughts on “Les manipulateurs Suite 2° partie « Qu’est-ce qui nous rend manipulables ? »”

  1. ! bravo pour cet écrit « e-book » sur les PN c’est de mon avis et expérience, très pertinent et complet sur le sujet !

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